Affaire D.S.K Dominique Strauss Khan

La juge ordonne le maintien en détention de DSK

Dominique Strauss-Kahn, lundi, au tribunal. Crédits photo AFP.
Dominique Strauss-Kahn, lundi, au tribunal. Crédits photo AFP.

La magistrate a refusé la remise en liberté sous caution de DSK, accusé d’agression sexuelle sur une employée d’un hôtel de New York. Un rapport fait notamment état de griffures au niveau du torse de l’ancien ministre.

Dominique Strauss-Kahn, inculpé d’agression sexuelle et de tentative de viol aux États-Unis, va être placé en détention. Une juge du tribunal de New York a refusé de le libérer moyennant une caution d’un million de dollars et a ordonné son incarcération. Une nouvelle audience a été fixée à vendredi prochain.

Portant un costume sombre et une chemise blanche, DSK s’était assis, à son arrivée au tribunal, sur un banc à côté d’un autre accusé, qui est passé avant lui. Ce tribunal traite généralement de flagrant délit, petits larcins, bagarres ou taxi à 25 dollars non payé.

Dominique Strauss-Kahn, avant de passer devant la juge.
Dominique Strauss-Kahn, avant de passer devant la juge.

Dominique Strauss-Kahn avait l’air fatigué et songeur. Il était une première fois ressorti de l’audience au bout de huit minutes, puis était revenu trois-quarts d’heure plus tard escorté par trois policiers. Comme le veut le règlement du tribunal, il a été photographié.

La procédure prévoyait un premier interrogatoire de l’accusé, pendant lequel la juge lui a posé les questions rituelles sur son état actuel (pas d’absorption de substances toxiques, clarté d’esprit) avant de lui lire l’acte d’accusation. Le parquet de NY a ensuite demandé le placement en détention de l’ancien ministre, faisant valoir que les rapports préliminaires des experts corroborent les accusations de la plaignante et que si l’accusé retournait en France, il ne serait pas possible de le faire revenir aux Etats Unis.

Un procès pourrait être programmé dans les prochaines semaines, voire les prochains mois, devant un jury populaire. Dominique Strauss-Kahn a fait savoir par son avocat qu’il nie tous les faits qui lui sont reprochés et va plaider non coupable.

Griffures et traces ADN

DSK avait quitté le commissariat de Harlem dimanche vers 23 heures (lundi à 5 heures à Paris), les mains menottées dans le dos. Il était détenu dans ce poste de police de New York depuis samedi soir, après la plainte déposée contre lui par une femme de chambre d’un hôtel Sofitel dans lequel il séjournait.

L’air fatigué, environ trente heures après son interpellation à bord d’un avion d’Air France, le patron du Fonds monétaire international (FMI) est monté à l’arrière d’une voiture de police banalisée, assis entre deux policiers. A sa sortie du commissariat, DSK n’a pas dit un mot. (Voir la vidéo CNN de sa sortie du commissariat ci-dessous)

La destination de Dominique Strauss-Kahn n’a pas été confirmée, mais il est probable qu’il ait été conduit dans un hôpital pour y subir des examens médico-légaux. L’objectif de ces tests, auxquels il a accepté de se soumettre, est de rechercher sur son corps d’éventuelles traces de lutte ou d’ADN de la plaignante. Selon le site d’informations Atlantico, le rapport des diplomates français transmis à Paris fait état de griffures sur le torse de DSK. Les examens complémentaires qui doivent être menés pourraient en dire plus sur la nature exacte de ces griffures.

Toujours selon Atlantico.fr, qui cite le rapport, la scène de crime aurait livré quelques éléments. «Des traces ADN (vraisemblablement de sperme) ont bien été découvertes et elles sont en cours d’exploitation et de comparaison. Les résultats des prélèvements ne sont pas attendus avant un délai minimum de cinq jours», note ainsi un haut responsable du NYPD, la police new-yorkaise.

DSK nie en bloc

La police de New York a indiqué que le patron du FMI ne bénéficiait pas de l’immunité diplomatique face aux accusations d’agression sexuelle qui pèsent contre lui. Les statuts du Fonds prévoient en effet pour ses employés une forme d’immunité limitée aux actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions.

DSK est accusé d'agression sexuelle par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, à Manhattan
DSK est accusé d’agression sexuelle par une femme de chambre de l’hôtel Sofitel, à Manhattan

Ses avocats auraient reconstitué son emploi du temps et selon eux, DSK aurait quitté l’hôtel vers midi, «soit une heure avant l’heure de l’agression supposée de la femme de chambre», écrit RMC sur son site internet. Il aurait rejoint sa fille pour déjeuner dans un restaurant new-yorkais.

Le scénario de l’agression supposée

La femme de chambre – dont la plainte pour agression sexuelle a déclenché l’affaire – l’a formellement identifié dimanche comme son agresseur, le désignant parmi un groupe d’hommes réunis au commissariat de Harlem pour une séance d’identification. Elle a ensuite quitté les lieux vers 21h45 (heure française) dans une fourgonnette, cachée sous un drap blanc. Dans le rapport des diplomates français transmis à Paris, un haut responsable de la police new-yorkaise estime la victime «très fiable».

Selon le récit de l’employée, une femme d’origine africaine de 32 ans, l’agression se serait déroulée à 13 heures 30 dans une chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan. La femme de ménage serait entrée en s’annonçant dans la suite de l’ancien ministre qu’elle croyait inoccupée pour la nettoyer. Dominique Strauss-Kahn serait sorti de la salle de bain nu.

Il l’aurait alors jetée surle lit pour tenter d’abuser d’elle. La jeune femme aurait réussi à se libérer, mais le directeur du FMI l’aurait attrapée et emmenée dans la salle de bain de la chambre pour la contraindre à lui pratiquer une fellation. Selon les enquêteurs, Dominique Strauss-Kahn aurait tenté de l’enfermer dans la chambre d’hôtel. La femme serait parvenue à se libérer et aurait aussitôt prévenu des membres du personnel de l’hôtel, qui ont contacté la police.

Quand les forces de l’ordre sont arrivées sur place une demi-heure plus tard, DSK avait déjà quitté les lieux, oubliant derrière lui un téléphone portable – il en aurait plusieurs. Il a ensuite rappelé l’établissement pour qu’on lui fasse porter l’appareil et les policiers qui se trouvaient à l’hôtel ont ainsi appris où il se trouvait, rapporte le New York Times.

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