Interrogatoire au Congo par Jacques Landry

Entrevue Complète

congo | Interrogatoire

Un expert québécois s’illustre

Pendant dix jours, Jacques Landry a interrogé avec succès les suspects d’une explosion mortelle

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Marc Pigeon

Journal de Montréal, Publié le: | Mise à jour:

Un expert québécois s’illustre

 

photo Courtoisie

Le quartier pauvre de Mpila, à Brazzaville, au Congo, a été soufflé par l’explosion d’un entrepôt militaire faisant 220 morts.

Maître de l’interrogatoire, l’ex-lieutenant de police Jacques Landry revient tout juste d’un séjour hors de l’ordinaire au Congo, où on a fait appel à son expertise pour interroger les militaires impliqués dans l’explosion d’un entrepôt de munitions qui a rasé une partie de la ville et fait plus de 220 morts et 1 500 blessés.

La tragédie s’est produite le 4 mars dernier, dans le secteur Mpila, à Brazzaville. Plusieurs explosions successives se sont fait entendre, laissant croire à des bombardements ou un coup d’État.

Or, il n’en était rien : l’immense hangar, qui servait d’entrepôt pour des missiles, des lance-roquettes, des armes automatiques et des engrais chimiques servant à la composition de bombes, avait explosé.

Deux militaires sont morts et une douzaine d’autres affectés à l’entrepôt ont été arrêtés.

Pour soumettre ces suspects à un interrogatoire, les autorités ont choisi de puiser dans l’expertise québécoise : on a offert ce contrat des plus particuliers à Jacques Landry, ancien membre de l’unité des crimes contre la personne de la SQ, ancien enseignant à l’école de police de Nicolet, aujourd’hui enseignant à l’Université de Montréal et auteur.

10 jours d’interrogatoire

Véritable spécialiste de l’interrogatoire et du détecteur de mensonges, l’homme de 58 ans s’est rapidement envolé pour l’Afrique, où il a mené des interrogatoires, retransmis en direct devant les membres de la commission.

Dix jours d’interrogatoire, à raison de quatre à sept heures par jour. Un séjour qu’il n’est pas prêt d’oublier.

La thèse criminelle a vite été écartée et celle de l’accident dû à la négligence a été privilégiée.

Il en ressort que des règles non suivies et la négligence de certains membres de la sécurité sont à l’origine du drame.

« Quatre militaires fumaient à côté du réservoir à engrais qui coulait tellement il était rouillé », donne en exemple M. Landry.

Tristes souvenirs

Quand on démarrait la génératrice, des étincelles jaillissaient. Lorsqu’on ouvrait un robinet d’eau chaude, on pouvait ressentir un choc électrique. Toutes des défaillances qui démontrent de la négligence, selon M. Landry.

« Quand le chargé d’équipe a crié au feu, personne n’a tenté de l’éteindre, raconte-t-il. Ils se sont plutôt enfuis. »

M. Landry revient de ce périple avec une expérience unique dans ses valises et des tristes souvenirs d’un drame évitable qui a touché des milliers de Congolais déjà affectés par la pauvreté.

Une expérience mémorablephoto le journal de montréal, Marc Pigeon

Jacques Landry, interrogateur

Une expérience mémorable

 

L’expérience de l’ex-policier au Congo figure parmi celles qui l’ont certes le plus marqué.

Appelé à œuvrer dans ce pays au climat politique et militaire bien différent du nôtre, son travail s’est fait dans des conditions plutôt particulières.

Un séjour au cours duquel sa propre sécurité fut un enjeu constant. Logé dans un hôtel peu confortable, on lui avait affe4cté des accompagnateurs pour le protéger, tant à l’hôtel que dans ses déplacements.

« Je n’ai pas dormi pendant 11 nuits », dit-il, mi-ironique, mi-sérieux, alors que les coups de feu résonnaient dans la nuit.

Pourtant, M. Landry en a vu d’autres au cours de ses 26 années passées à la Sûreté du Québec, notamment affecté aux pires meurtres, enlèvements et agressions sexuelles.

La visite des lieux du sinistre est un souvenir qui l’a marqué et qu’il gardera en mémoire toute sa vie.

« C’est comme si tout le quartier Hochelaga-Maisonneuve avait été soufflé par l’explosion », dit-il.

Les images du quartier Mpila, croquées par les photographes de presse, montrent la dévastation et valent d’ailleurs mille mots.

« Je vais me souvenir de ce voyage toute ma vie », dit-il.

Affaire Tony Conte

Procès de Tony Conte

Le jury est formé

Première publication 21 novembre 2011 à 11h12
Mise à jour : 21 novembre 2011 à 18h02
Le jury est formé
Crédit photo : Archives Journal de Montréal
Par Jean-Philippe Arcand | Agence QMI

Ce sont six femmes et six hommes qui auront la tâche, au cours des prochaines semaines, de déterminer le sort du comédien Tony Conte, notamment accusé de complot pour trafic de cocaïne.

Le dernier des 12 jurés du procès de l’acteur de 47 ans a été sélectionné aux environs de 15 h 10, lundi après-midi. Plus de 300 candidats s’étaient présentés au palais de justice de Montréal, attendant de savoir s’ils allaient être retenus.

Parmi les jurés choisis, on retrouve notamment deux analystes programmeurs, un infirmier auxiliaire, une comptable agréée, un électricien et une enseignante.

Le procès débutera officiellement mardi avec la déclaration d’ouverture du procureur de la Couronne, Me David Simon, qui est assisté de Me Matthew Ferguson. L’accusé est représenté par Mes Annie Émond et Mathieu Dudemaine.

Entre temps, la juge Sophie Bourque, de la Cour supérieure, a demandé aux jurés de ne pas effectuer de recherches sur internet relativement à cette affaire.

Tony Conte, qui s’est entre autres fait connaître grâce à ses rôles dans les émissions « Omertà » et « Virginie », fait face à trois chefs d’accusation pour trafic de stupéfiants, complot pour trafic de stupéfiants et possession de cocaïne dans le but d’en faire le trafic.

Il a été arrêté le 29 octobre 2008 à l’hôtel des Gouverneurs de la Place Dupuis, à Montréal, après qu’il eut été piégé en flagrant délit par un agent double de la police de Montréal.

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Affaire D.S.K Dominique Strauss Khan

La juge ordonne le maintien en détention de DSK

Dominique Strauss-Kahn, lundi, au tribunal. Crédits photo AFP.
Dominique Strauss-Kahn, lundi, au tribunal. Crédits photo AFP.

La magistrate a refusé la remise en liberté sous caution de DSK, accusé d’agression sexuelle sur une employée d’un hôtel de New York. Un rapport fait notamment état de griffures au niveau du torse de l’ancien ministre.

Dominique Strauss-Kahn, inculpé d’agression sexuelle et de tentative de viol aux États-Unis, va être placé en détention. Une juge du tribunal de New York a refusé de le libérer moyennant une caution d’un million de dollars et a ordonné son incarcération. Une nouvelle audience a été fixée à vendredi prochain.

Portant un costume sombre et une chemise blanche, DSK s’était assis, à son arrivée au tribunal, sur un banc à côté d’un autre accusé, qui est passé avant lui. Ce tribunal traite généralement de flagrant délit, petits larcins, bagarres ou taxi à 25 dollars non payé.

Dominique Strauss-Kahn, avant de passer devant la juge.
Dominique Strauss-Kahn, avant de passer devant la juge.

Dominique Strauss-Kahn avait l’air fatigué et songeur. Il était une première fois ressorti de l’audience au bout de huit minutes, puis était revenu trois-quarts d’heure plus tard escorté par trois policiers. Comme le veut le règlement du tribunal, il a été photographié.

La procédure prévoyait un premier interrogatoire de l’accusé, pendant lequel la juge lui a posé les questions rituelles sur son état actuel (pas d’absorption de substances toxiques, clarté d’esprit) avant de lui lire l’acte d’accusation. Le parquet de NY a ensuite demandé le placement en détention de l’ancien ministre, faisant valoir que les rapports préliminaires des experts corroborent les accusations de la plaignante et que si l’accusé retournait en France, il ne serait pas possible de le faire revenir aux Etats Unis.

Un procès pourrait être programmé dans les prochaines semaines, voire les prochains mois, devant un jury populaire. Dominique Strauss-Kahn a fait savoir par son avocat qu’il nie tous les faits qui lui sont reprochés et va plaider non coupable.

Griffures et traces ADN

DSK avait quitté le commissariat de Harlem dimanche vers 23 heures (lundi à 5 heures à Paris), les mains menottées dans le dos. Il était détenu dans ce poste de police de New York depuis samedi soir, après la plainte déposée contre lui par une femme de chambre d’un hôtel Sofitel dans lequel il séjournait.

L’air fatigué, environ trente heures après son interpellation à bord d’un avion d’Air France, le patron du Fonds monétaire international (FMI) est monté à l’arrière d’une voiture de police banalisée, assis entre deux policiers. A sa sortie du commissariat, DSK n’a pas dit un mot. (Voir la vidéo CNN de sa sortie du commissariat ci-dessous)

La destination de Dominique Strauss-Kahn n’a pas été confirmée, mais il est probable qu’il ait été conduit dans un hôpital pour y subir des examens médico-légaux. L’objectif de ces tests, auxquels il a accepté de se soumettre, est de rechercher sur son corps d’éventuelles traces de lutte ou d’ADN de la plaignante. Selon le site d’informations Atlantico, le rapport des diplomates français transmis à Paris fait état de griffures sur le torse de DSK. Les examens complémentaires qui doivent être menés pourraient en dire plus sur la nature exacte de ces griffures.

Toujours selon Atlantico.fr, qui cite le rapport, la scène de crime aurait livré quelques éléments. «Des traces ADN (vraisemblablement de sperme) ont bien été découvertes et elles sont en cours d’exploitation et de comparaison. Les résultats des prélèvements ne sont pas attendus avant un délai minimum de cinq jours», note ainsi un haut responsable du NYPD, la police new-yorkaise.

DSK nie en bloc

La police de New York a indiqué que le patron du FMI ne bénéficiait pas de l’immunité diplomatique face aux accusations d’agression sexuelle qui pèsent contre lui. Les statuts du Fonds prévoient en effet pour ses employés une forme d’immunité limitée aux actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions.

DSK est accusé d'agression sexuelle par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, à Manhattan
DSK est accusé d’agression sexuelle par une femme de chambre de l’hôtel Sofitel, à Manhattan

Ses avocats auraient reconstitué son emploi du temps et selon eux, DSK aurait quitté l’hôtel vers midi, «soit une heure avant l’heure de l’agression supposée de la femme de chambre», écrit RMC sur son site internet. Il aurait rejoint sa fille pour déjeuner dans un restaurant new-yorkais.

Le scénario de l’agression supposée

La femme de chambre – dont la plainte pour agression sexuelle a déclenché l’affaire – l’a formellement identifié dimanche comme son agresseur, le désignant parmi un groupe d’hommes réunis au commissariat de Harlem pour une séance d’identification. Elle a ensuite quitté les lieux vers 21h45 (heure française) dans une fourgonnette, cachée sous un drap blanc. Dans le rapport des diplomates français transmis à Paris, un haut responsable de la police new-yorkaise estime la victime «très fiable».

Selon le récit de l’employée, une femme d’origine africaine de 32 ans, l’agression se serait déroulée à 13 heures 30 dans une chambre de l’hôtel Sofitel de Manhattan. La femme de ménage serait entrée en s’annonçant dans la suite de l’ancien ministre qu’elle croyait inoccupée pour la nettoyer. Dominique Strauss-Kahn serait sorti de la salle de bain nu.

Il l’aurait alors jetée surle lit pour tenter d’abuser d’elle. La jeune femme aurait réussi à se libérer, mais le directeur du FMI l’aurait attrapée et emmenée dans la salle de bain de la chambre pour la contraindre à lui pratiquer une fellation. Selon les enquêteurs, Dominique Strauss-Kahn aurait tenté de l’enfermer dans la chambre d’hôtel. La femme serait parvenue à se libérer et aurait aussitôt prévenu des membres du personnel de l’hôtel, qui ont contacté la police.

Quand les forces de l’ordre sont arrivées sur place une demi-heure plus tard, DSK avait déjà quitté les lieux, oubliant derrière lui un téléphone portable – il en aurait plusieurs. Il a ensuite rappelé l’établissement pour qu’on lui fasse porter l’appareil et les policiers qui se trouvaient à l’hôtel ont ainsi appris où il se trouvait, rapporte le New York Times.

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Affaire Shafia

Le déroulement des événements

Quatre femmes, dont trois très jeunes, qui périssent dans l’écluse de Kingston Mills, le 30 juin 2009. Trois membres de leur famille, dont le père et la mère, qui sont mis en accusation pour leurs meurtres. Des bribes troublantes d’information sur la vie cachée de la famille Shafia. Et toutes les inconnues de cette équation tragique, au-delà des conjectures et des idées reçues… voilà quelques-uns des ingrédients qui expliquent la fascination qu’exerce le procès Shafia.

Avec le journaliste Yanik Dumont-Baron

Les 10 membres de la famille Shafia quittent l’Afghanistan en 1992. Ils vivent au Pakistan et à Dubaï, et tentent d’émigrer en Nouvelle-Zélande et en Australie. En 2007, le père, Mohammad, la mère, Tooba Yahya et leurs sept enfants immigrent à Montréal. La première épouse de Mohammad, Rona Amir, arrive au Canada au début de novembre de la même année.

Le 30 juin 2009, le corps de Rona, 53 ans, est retrouvé dans une voiture submergée au fond d’un canal, juste au nord de Kingston. Trois des enfants de la famille Shafia, des filles, sont également à bord : Zainab, 19 ans, Sahar, 17 ans, et Geeti, 13 ans.

Tooba, Mohammad et leur fils Hamed sont accusés de les avoir tuées.

Cette chronologie des derniers mois de la vie des quatre victimes est basée sur les éléments de preuves présentés par la Couronne. Les trois accusés ont plaidé non coupables et ont toujours parlé d’un tragique accident pour expliquer les événements.

2009

17 avril : Zainab, l’aînée des enfants des Shafia, s’enfuit dans un centre pour femmes en difficultés. Elle y reste deux semaines.Sa fuite amène les policiers de Montréal à questionner les autres enfants de la famille à leur domicile. En l’absence du père, certains enfants parlent de violence, d’agression. Et lorsque le père revient au domicile, les enfants cessent de parler.

20 avril : La Direction de la protection de la jeunesse et les policiers rencontrent de nouveau les enfants. Geeti demande à être placée en foyer d’accueil. Les autorités ferment le dossier. Aucun des enfants n’est retiré des soins de Mohammad et Tooba.

Zainab Shafia
Photo: fournie par la CourZainab

1er mai : Zainab quitte le refuge pour femmes et rentre de son plein gré au domicile familial. Ce retour coïncide avec celui du père, Mohammad, qui rentre de Dubaï.

18 mai : Zainab se marie avec son ami de coeur. Son identité ne peut être dévoilée en raison d’un ordre du tribunal.

19 mai : La famille de l’époux de Zainab ne se présente pas pour célébrer l’union qui a lieu dans un restaurant. Le mariage est annulé à la demande de la famille de Zainab. Le jour même, des plans sont faits pour que Zainab épouse un des cousins de sa mère.

1er juin : Hamed arrive à Dubaï; son père, Mohammad, y est déjà.

3 juin : L’ordinateur de Mohammad est utilisé par Hamed pour faire des recherches Internet. La phrase « Can a prisoner have control over their real estate » (« Est-ce qu’un détenu peut administrer ses biens immobiliers? ») est inscrite dans Google.

5 juin : L’une des soeurs, Sahar, affirme à son professeur avoir peur de son père, qui doit rentrer sous peu au Québec. L’enseignant appelle la DPJ.

13 juin : Le père et le fils rentrent ensemble de Dubaï à Montréal

15 juin : L’ordinateur de Mohammad est utilisé par Hamed. Les mots « Facts and documentaries on murders » (« Faits et documentaires sur des meurtres ») sont inscrits dans Google.

Geeti Shafia
Photo: fournie par la CourGeeti

20 juin : L’ordinateur de Mohammad est de nouveau utilisé par Hamed. La phrase « Where to commit a murder » (« Où commettre un meurtre ») est entrée dans Google. Un relais de téléphone cellulaire enregistre l’appel téléphonique de Hamed à Mont-Laurier, 3 h au nord-ouest de Montréal.

22 juin : Mohammad achète à 5000 $ une Nissan Sentra noire 2004 usagée. Cette voiture sera retrouvée dans le canal une semaine plus tard.

23 juin : La famille Shafia au complet quitte Montréal en voiture. Elle voyage à bord de deux véhicules, une Lexus grise et la Nissan Sentra achetée la veille.

24 juin : La famille est en Ontario. Elle passe du temps à Kingston. Un relais de téléphone cellulaire enregistre l’appel téléphonique de Sahar à environ 1300 m des écluses de Kingston Mills Locks, où la voiture sera retrouvée.

25 juin : Selon les données de relais de téléphones cellulaires, la famille arrive à Niagara Falls.

27 juin : En soirée, le cellulaire de Hamed est enregistré près des écluses de Kingston.

28 juin : Selon les données des cellulaires, Hamed est à Welland, non loin de Niagara Falls.

Rona et Sahar
Photo: fournie par la CourRona et Sahar

29 juin : Les dix quittent le Days Inn de Niagara Falls en soirée, selon les données de relais de téléphones cellulaires. Ils sont à l’ouest de Toronto vers 23 heures, puis à Belleville juste après minuit. Vers 1 h 36, le cellulaire de Sahar reçoit un message texte relayé par le relais le plus proche des écluses, celui de Station Road.

À 1 h 50, Hamed et son père Mohammad prennent des chambres au Kingston Motel East, non loin des écluses.

30 juin, vers 8 h : Hamed est à Montréal, où il rapporte une collision avec la Lexus qu’il conduisait. Vers 9 h, la Nissan Sentra est aperçue au fond de l’écluse. On ne sait pas encore que quatre corps se trouvent à bord. Vers 12 h, Mohammad tente d’obtenir un rabais en payant comptant pour une seconde nuit au Kingston Motel East.12 h 30 : Shafia, Tooba et Hamed se rendent au poste de police de Kingston pour signaler la disparition des quatre femmes. Ils laissent les autres enfants dans un Tim Hortons non loin de là. Personne n’a appelé le 911.

Les trois sont interrogés par les policiers.

1er juillet : Les policiers de Kingston vont chez les Shafia à Montréal. Ils inspectent la Lexus avec le consentement de son propriétaire.

La voiture Nissan de la famille Shafia retrouvée au fond du canal Rideau le 30 juin 2009
La voiture Nissan de la famille Shafia retrouvée au fond du canal Rideau le 30 juin 2009

2 juillet : Une autopsie est effectuée sur les quatre victimes. Aucun rapport n’est rendu public. Au début du procès, la Couronne indique que la noyade est la cause du décès, mais qu’on ne sait pas à quel endroit les victimes sont mortes. Aucune trace de drogue incapacitante n’a été trouvée dans les corps.

3 juillet : Mohammad et sa deuxième femme, Tooba, pleurent la disparition des quatre proches devant les médias à leur domicile de Montréal

5 juillet : Les quatre femmes sont enterrées dans un cimetière islamique de Laval.

9 juillet : Le Centre des sciences judiciaires confirme que des fragments de plastique retrouvés sur les lieux d’une collision à Montréal vont avec des fragments prélevés près des écluses de Kingston Mills.

10 juillet : Les enquêteurs obtiennent un mandat pour saisir la Lexus des Shafia à leur domicile de Saint-Léonard.

18 juillet : Hamed, Tooba et Mohammad retournent à Kingston, à la demande de la police. Les policiers installent des micros dans l’un des véhicules des Shafia lors d’une visite au poste de police de Kingston. Les enquêteurs retournent près du canal avec les Shafia et prétendent découvrir la présence d’une caméra vidéo. En fait, la caméra vient d’être installée par les policiers dans l’espoir de susciter des discussions entre les suspects.

19 juillet : Dans une conversation clandestine, Mohammad dit à sa deuxième femme : « If we remain alive one night or one year, we have no tension in our hearts, [thinking that] our daughter is in the arms of this or that boy, in the arms of this or that man. God curse their graduation! Curse of God on both of them, on their kind. God’s curse on them for generation![unintelligible] May the Devil shit on their graves! Is that what a daughter should be? Would [a daughter] be such a whore? »

Notre traduction : « Si nous restons encore en vie une nuit ou un an, nous n’avons plus aucun poids sur le coeur [à penser que] notre fille est dans les bras de tel ou tel garçon, dans les bras de tel ou tel homme. Que Dieu maudisse leur diplôme. Que Dieu les maudisse à tous les deux, et à leur espèce […] Que le diable chie sur leurs tombes! Est-ce bien comme ça que devrait être une fille? Est-ce qu’une fille devrait être une putain? »

Mohammad Shafia n'a démontré aucune émotion après avoir appris que ses trois filles et sa première épouse avaient été retrouvées noyées dans un véhicule au fond de l'écluse de Kingston Mills, en Ontario, le 30 juin 2009.
Mohammad Shafia n’a démontré aucune émotion après avoir appris que ses trois filles et sa première épouse avaient été retrouvées noyées dans un véhicule au fond de l’écluse de Kingston Mills, en Ontario, le 30 juin 2009.

20 juillet : Dans une autre conversation clandestine, Mohammad dit à sa femme, Tooba : « No, Tooba, they messed up. There was no other way ».

Notre traduction : « Non, Tooba, ils ont tout fichu en l’air. Il n’y avait aucun autre moyen. »

Plus tard, il ajoute:

“No, Tooba, they were treacherous. They were treacherous. They betrayed both themselves and us. Like this woman standing on the side of the road and if you stop the car, she would go with you anywhere. For the love of God, Tooba, damnation on this life of ours, on these years of life that we lead! When I tell you to be patient, you tell me that it is hard. It isn’t harder than watching them every hour with boy-friends. For this reason, whenever I see those pictures, I am consoled. I say to myself « you did well. » Would they come back to life a hundred times, for you to do the same again ». That is how hurt I am. Tooba, they betrayed us immensely. They violated us immensely. There can be no betrayal, no treachery, no violation more than this.”

Notre traduction : « Non Tooba, elles ont été traîtres, elles ont été traîtres. Elles se sont trahies elles-mêmes et nous ont trahis à nous. Comme une femme au bord de la route, qui irait n’importe où avec toi si tu arrêtais la voiture. Pour l’amour de Dieu, Tooba, maudite soit notre vie, maudites soient toutes les années de cette vie que nous avons menée! Quand je te dis de patienter, tu me dis que c’est dur. Ce n’est pas plus dur que de les voir à toute heure avec des petits amis. Rien que pour ça, quand je vois ces photos, je me sens soulagé. Je me dis à moi-même : « tu as bien fait. Si elles revenaient à la vie cent fois, tu aurais le devoir de faire la même chose ». Voilà à quel point je souffre. Tooba, elles nous ont énormément trahis. Elles nous ont énormément bafoués. Il n’y a pas pire trahison, ni pire traîtrise, ni pire outrage que cela. »

Quelques instants plus tard, Mohammad poursuit : « They committed treason themselves. It was all treason, they committed treason from beginning to the end. They betrayed humankind, they betrayed Islam, they betrayed our religion and creed, they betrayed our tradition, they betrayed everything. »

Notre traduction : « Elles se sont trahies elles-mêmes. Ce n’était que trahison, elles sont coupables de trahison du début à la fin. Elles ont trahi la race humaine, elles ont trahi l’islam, elles ont trahi notre religion et nos principes, elles ont trahi nos traditions, elles ont tout trahi. »

Arbre généalogique de la famille Shafia

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Comportements et Valeurs

Notre comportement devient modifié et nos agissements peuvent ajouter à la suspicion. Il peut  rester qu’un outil supplémentaire soit une rencontre et un examen polygraphique. Il ne faut pas laisser de cote la discussion franche entre les parties, et les conseils d’aviseurs professionnels.

Il ne faut pas oublier qu’un examen est fait avec le consentement du sujet. Toutes les questions seront préparées avec ce dernier et avec son accord. Ceci afin de rassurer le sujet véridique et stimuler celui qui a l’intention de persévérer dans le mensonge.

J’aimerais savoir selon ce que vous en savez et surtout en accord avec vos valeurs personnelles.

La réalité d’un examen polygraphique

L’instrument (polygraphe) enregistre des réactions psychophysiologiques, donc qui proviennent

Du système nerveux involontaire du sujet. Des réactions que personne ne peut contrôler (rythme cardiaque, rythme respiratoire, sudation etc.) La prémice de base est que personne ne peut se te mentir à soi-même!  Donc ceci crée une crainte chez cet individu, l’anticipation du dévoilement  de la vérité à un tiers .Cet état amplifie les réactions et permet au polygraphiste d’évaluer les graphiques obtenus lors de l’examen.Les valeurs de chaque être humain sont grandement et majoritairement transmises par plusieurs facteurs. Le premier étant notre entourage familial, notre éducation, notre comportement, nos émotions.

Lorsque le mensonge est utilisé il y a une création  d’une zone de doute qui s’inscrit et s’installe la crainte que la vérité soit connue.

Avons-nous besoin de nous justifier, d’expliquer, de nuancer et autres. Si votre réponse est oui et bien pourquoi?

Il est difficile pour qui que ce soit de supporter les doutes, les regards suspicieux, le climat de méfiance.